Filtrer

Un dialogue d’illustrations entre Rouen et Hanovre

Une superbe résidence artistique en Allemagne

J’ai la chance de partager avec mes trois compères du collectif la cachette une aventure hors norme. Nous sommes sélectionnés par la mairie de Rouen pour présenter plusieurs projets d’illustrations pour un festival artistique dans la ville allemande, Hanovre. En effet, cette ville est jumelée avec celle de Rouen et présente tous les deux ans le festival Ihme Vision. Celui-ci s’axe sur la lumière, que ce soit par propagation, ombre portée ou encore projection, c’est pour nous l’occasion d’essayer de nouveaux projets qui nous tenaient à cœur.

Nous nous sommes retrouvés à 9 heures pour partir une heure plus tard dans un camion bien chargé. À l’intérieur nos macs, pc, matos en tous genres mais surtout notre « velumens ». Ce vélo à batterie interne qui dispose d’un projecteur sur la caisse avant. Ce petit bijou nous permet de projeter nos illustrations 2D / 3D sur différents bâtiments, le tout en roulant. Nos illustrations s’animeront sur les différentes formes des bâtiments et c’est complètement dingue !

Lorsque nous arrivons à Hanovre, nous sommes hébergés dans un Airbnb du tonnerre. La personne qui nous loue la chambre possède un atelier de création et vend des vélos en tout genre. Il faut savoir qu’à Hanovre le vélo détrône complétement la voiture.

Pour le festival Ihme vision, la cachette a trois projets principaux à mettre en place :

Projection de visuels animés en 3D sur l’environnement (ponts, arbre, bâtiments)
Représentation de visages (des bénévoles du festival) projetés sur les arbres
Projection d’une fresque sur un des ponts du festival

Notre vision à travers des illustrations pour un festival

Je m’attarde un peu plus sur le troisième volet puisqu’il s’agit de la partie sur l’illustration. En effet, je suis missionné par le collectif la cachette pour faire des illustrations pour le festival Ihme Vision sur la thématique de l’utopie ratée. Ce thème date de la restructuration du quartier qui devait être une architecture visionnaire avec comme référence l’architecte Le Corbusier. Initialement, ce projet avait pour but d’introduire des commerces dans un îlot d’habitation. Malheureusement, la réalité est beaucoup moins idyllique puisqu’au aujourd’hui ce quartier est délaissé par les citadins. Le but du festival est donc de dynamiser cet espace urbain en ouvrant des perspectives artistiques dans ce quartier.

Je souhaite construire une ville à caractère futuriste avec des bâtiments qui flottent et se relient entre eux. Comme-ci les machines communiquaient parfaitement entre elle, qu’importe leur taille, leur niveau hiérarchique ou encore leur provenance. Elles forment un tout et constituent un micro cosmos sans civilisation. Cette vision met en avant un paradoxe puisque l’humain a construit la machine, celle-ci persiste alors que l’humain semble avoir disparu.
Paradoxalement, la trame n’est pas pour autant mélancolique puisque les couleurs sont vibrantes et elles s’animent de manière fluide. À croire qu’une utopie ne fonctionne peut-être pas pour les humains, mais après tout, qu’en est-il pour les machines ?

Cette illustration montre que sur le plan humain ce n’est pas une réussite. Par contre, en termes d’architecture communautaire, ce bâtiment restera un bel ouvrage et fait rayonner les vestiges d’un concept passé.

Je vous laisse vous plonger dans cette utopie ratée et j’en profite une dernière fois pour remercier fort mes amis qui m’ont permis de vivre cette aventure.